Après avoir passé la journée au magasin à bosser comme un forcené j'ai dis au revoir à mes quelques collègues, mignonnes et sympathiques, ce sont tout de même les seules à ne pas avoir été victimes de ma séduction-attitude. En fait je n'ai pas vraiment le gout de draguer des collègues dans la mesure où lorsqu'on sort ensemble, premièrement, l'amitié ne compte plus, et parce qu'ensuite si on vient à rompre, on se fait obligatoirement la gue*le. Enfin bref, ce n'est pas pour autant que je me retiens de les raccompagner chez elles le soir, hé oui les rues pour les demoiselles la nuit ça peut être extrêmement dangereux. Surtout quand je sais que moi je peux me protéger, mais pour elles, se défendre est carrément compliqué puisqu'elles ne se battent pas! De plus elles n'ont pas de "don" comme moi, enfin ça je n'en suis pas certain, tout ce que je sais, c'est que dans mon entourage personne n'a de cheveux vert ou encore des ailes dans le dos, bref je suis le seul de mon entourage à avoir un don particulier. Je compare ça parfois à une bénédiction comme une malédiction, car parfois je peux faire des trucs méga cool, et d'autres fois, je me retrouve à trembler sous ma douche. Pas terrible... En tout cas ce n'est pas tous les jours facile d'avoir un don électrique.

Mais revenons-en à ma soirée, celle-ci s'était bien passée, il y a eu quelques clients puis on a fait la fermeture, après cela j'ai donc ramené l'une de mes collègues chez elle, elle n'habitait pas très loin alors cela ne me dérangeait pas. Et me voilà à présent en train d'airer dans Ueno comme une pauvre âme solitaire, un quartier magnifique en cette saison, tout est si paisible ici la nuit. C'est bien tout le contraire de Shibuya qui reste animé parfois jusqu'à des cinq heures du matin. En plus les voisins n'étaient pas tout ce qu'il y avait de plus tranquille, hé oui je vis dans un appartement avec ma famille, alors on entend souvent la gosse du dessus taper des pieds, ou encore le chien d'en dessous gratter les murs. Mais bon, pour rentrer chez moi il fallait d'abord que je passe par le parc, puisque sinon je ne pouvais rejoindre la gare et rentrer. J'entrais alors dans le parc et voyais déjà des couples dès l'entrée, se tripoter et se câliner, bon bah on va pas perdre notre temps à les regarder hein, moi je trace ma route en regardant droit devant. Cependant, croyant être tranquille ce soir je me rendais compte à l'instant que j'avais tord, mes mains qui étaient bien au chaud dans mes poches de jean commençaient à me brûler, une sensation étrange puisque habituellement cela ne me le faisait pas. Que se passait-il? Y avait-il une énergie électrique en pleine puissance dans ce parc? Ou bien peut-être que cela provenait d'une personne, mais je ne saurais dire à l'instant la raison de ma gêne. Je m'arrêtais alors et m'asseyais sur un banc, sortais mes mains de mes poches et les regardais. Bizarre, des étincelles crépitaient sur le bout de mes doigts. Je prenais garde toutefois à ce que personne ne remarque mon étrangeté mais ceci est plus facile à dire qu'à faire.

HJ : l'électricité de Haru est violette, (bah oui, elle est magnétique après tout) xD comme ça ça marque notre différence.

Je n'en pouvais déjà plus, cela faisait déjà cinq minutes que je tentais de me contrôler, mais pas moyen, c'était trop, cette atmosphère était lourde, pesante, et étouffante. J'avais chaud et mes doigts restaient douloureux et brûlants quant à la présence anormale d'une électricité chargée dans ce parc. Je levais mon menton vers le ciel et projetais mon regard inquiet sur les lampadaires au dessus de moi, je me rendais alors à l'évidence que ce phénomène ne pouvait pas provenir de là, tout du moins c'est ce que je pensais puisque rien ne se passait autour des lumières, en revanche pas loin se trouvait un type qui semblait me regarder. Hé merde tiens, il m'a vu, pfft bon bah tant pis! Il était de toute façon inutile de cacher ça, car si je ne pouvais me contrôler, il m'arriverait certainement ce qu'il s'est passé au collège. Les images du passé défilèrent rapidement dans mes pensées tandis que je rabaissais mon regard vers le couple d'en face qui semblait partir. Quoi... Je leur ai fais peur? C'est la meilleure! Je tirais sur les manches de ma veste pour les faire d'avantage recouvrir l'extrémité de mes doigts même si ceux-ci continuaient leur caprice de vouloir décharger toute leur énergie violette.

Je vis le mec de tout à l'heure s'approcher avec un étrange sourire, il me veut quoi lui? Ah oui c'est vrai il avait vu mes mains délirer. Ses mains dans son dos, je ressentais soudain que cette atmosphère électrique se faisait plus insupportable, je regardais alors ce type qui me saluait d'un air curieux, je ne l'avais jamais vu, et il semblait que lui non plus. Mais ça c'est normal puisque je vis dans un autre quartier!

« S-S... salut. » Répondais-je, gêné qu'il ait pu me "griller" en train d'utiliser mes dons. Bien que cela était involontaire de ma part.

Le jeune homme en face de moi passait ses mains devant lui et soupirait apparemment de soulagement. Surement était-ce parce que ce parc s'était subitement vidé de visites. Était-ce ma faute? Ou bien de cette chaleur à crever? Je n'en savais strictement rien. Le grand brun souriant toujours s'essaya par terre, j'en profitais pour faire revenir mes jambes pliées devant moi, les pieds sur le banc. Et là il me disait qu'il aimerait faire rencontrer nos deux spécialités. Il parlait de ses mains qui faisaient la même chose? L'attirance pour ce geste était réciproque, hélas je supportais moins bien que lui tout ce qui se produisait là.

« Je ne m'y amuserais pas si j'étais toi... Mais... Comment ça se fait qu'on ait le même? J'veux dire... Comment ça se fait que t'en aies un aussi? » Demandais-je totalement dépassé par la situation.

Il était évident que c'était la première fois que je rencontrais ce que je nommerais "humain anormal", et si il se passait quelque chose dans ce monde de fou, alors je n'étais au courant de rien. Je regardais cet inconnu jouer avec ses doigts tandis que mes bras étaient partis se réfugier contre mes genoux, sous mon menton. Je retenais le bout de mes manches contre mes doigts en tentant de me calmer, mais rien n'y faisait contrairement à lui qui semblait gérer la situation. Comment ça se fait qu'il ait aussi des dons? Qu'il ait le même que moi? Qu'il soit meilleur que moi? Rhaaa toutes ces questions vont me rendre cinglé, je regardais jalousement les étincelles bleues de cet inconnu s'éteindre comme une lampe lorsqu'on appuie sur un interrupteur. Moi les miennes semblaient coriaces, et pour cause, j'allais finir par étouffer avec cette chaleur. Toute mon électricité s'excitait de plus en plus et parcourait mes veines comme si l'adrénaline était plus forte que tout et voilà que cet étranger me disait "à toi". Hein? J'étais largué une fois de plus, il n'espérait tout de même pas que je fasse la même chose que lui? Du moins que j'y arrive, parce que me calmer aussi vite que ça, c'était carrément impossible. Je relevais mon menton et le fixais dans les yeux.

« Tu frimes? Comme si j'étais capable de me calmer aussi facilement que toi. Carrément impossible. » Répondais-je en grimaçant légèrement de cette chaleur qui m'envahissait encore plus.

Hé oui, ce n'était peut-être pas mon jour, ou plutôt soir, en effet, depuis que j'ai salué ma collègue avant qu'elle ne passe le seuil de sa maison, je n'ai plus sorti le moindre petit sourire. Même pas quand j'ai vu les couples se tripoter précédemment, et pourtant dieu sait que je suis le pire des pervers! Cela dit je me rend compte que je n'aurais peut-être pas dû m'arrêter ici, c'est vrai que c'est pire depuis que je suis dans ce parc, peut-être que c'est le fait que ce type m'ait approché, mais dans ce cas, pourquoi il ne s'en va pas tout simplement? Ça me rendrait la tâche plus facile. Attends minute papillon, rien que de penser ainsi j'ai l'impression de fuir mes propres responsabilités ainsi que les faiblesses qui s'accaparent de moi actuellement. Non du calme, du calme faut se ressaisir, pffou mais vas-t'en réfléchir avec une telle chaleur aussi...

« J-J'y arrive pas... » Répondais-je en grimaçant de plus en plus, laissant carrément mes mains trembler ainsi que mes yeux se plisser.